L’e-formation révolutionne l’accès des professionnels de santé à la formation continue. Quels bénéfices apportent les plateformes numériques d’apprentissage ? Quels écueils restent encore à surmonter pour déployer tout leur potentiel ? Tour d’horizon des forces et faiblesses de cette petite révolution pédagogique.
Sommaire
Les indéniables atouts des cours en ligne
À de nombreux égards, les outils numériques de transmission des savoirs médicaux présentent des avancées décisives pour la formation des personnels soignants.
Des coûts fortement réduits
Accessibilité tarifaire, d’abord : là où les séminaires traditionnels exigent souvent des frais d’inscription prohibitifs, la plupart des MOOCs (Massive Open Online Courses) sont entièrement gratuits.
Une différence financière décisive pour permettre à tous les praticiens de compléter leurs connaissances, notamment dans un contexte de restrictions budgétaires des structures de soins.
Plus de flexibilité dans le suivi des cours
Deuxième atout de taille, la flexibilité temporelle et géographique : finies les contraintes de déplacement ou de calendrier imposé. Les cours digitaux se suivent à la carte, au rythme de chacun et où que l’on soit.
Un facteur de liberté et d’efficacité précieux pour ces professionnels dont les emplois du temps sont souvent surchargés.
Des intervenants de renom accessibles à tous
Par ailleurs, les MOOCs santé permettent à n’importe quel praticien, y compris isolé en zone rurale, de bénéficier des lumières des plus grands experts internationaux. Impensable hors du numérique !
Une chance unique de se frotter aux dernières avancées scientifiques, présentées par leurs découvreurs en personne : du jamais vu à une telle échelle.
Les défis à relever pour les plateformes en ligne
Pour autant, tout n’est pas rose dans le monde des cours digitaux. Si leurs forces sont indéniables, les MOOCs santé devront aussi répondre à quatre défis majeurs.
L’accompagnement des publics les plus fragiles
Le premier défi à résoudre : la fracture numérique touchant encore trop de professionnels de santé, notamment parmi les plus âgés. Comment éviter d’exclure du système ceux qui ne seraient pas suffisamment à l’aise avec l’outil informatique ?
Là est tout l’enjeu des tutoriels, lignes d’assistance téléphonique et sessions de prise en main proposés par certaines plateformes.
Le maintien de l’attention des apprenants
Autre point délicat : susciter la motivation et capter l’attention sur la durée quand on s’adresse à un public de praticiens hyper-sollicités.
D’où l’importance d’enrichir les cours (capsules vidéo, animations, serious games…) pour maintenir en éveil des apprenants souvent débordés par le flux d’informations.
La lutte contre l’isolement de certains praticiens
Troisième écueil : le risque d’isolement accrû de professionnels exerçant dans des déserts médicaux. Là encore, tout l’enjeu est de cultiver le lien social à travers les forums et espaces collaboratifs associés aux MOOCs.
L’objectif : rompre la solitude, favoriser les échanges de bonnes pratiques et, in fine, améliorer la qualité des soins apportés.
La validation systématique des acquis
Dernier défi : certifier que l’apport concret des cours en ligne se traduit par une réelle montée en compétences des personnels formés.
D’où l’intérêt du suivi personnalisé et des contrôles de connaissances assurés par certaines plateformes délivrant des crédits officiels de DPC (Développement Professionnel Continu).
Conclusion
Portées par un formidable potentiel d’innovation pédagogique, les plateformes d’e-learning ont le vent en poupe auprès des professionnels de santé.
Pour confirmer sur la durée les promesses de cette petite révolution numérique, elles devront poursuivre leurs efforts sur l’accompagnement des publics fragiles et les outils de validation des apprentissages.