Le rôle des moteurs de recherche dans la propagation de fausses informations médicales

Le rôle des moteurs de recherche dans la propagation de fausses informations médicales

Les moteurs de recherche facilitent l’accès à une masse d’informations médicales. Mais leurs algorithmes impersonnels peuvent mettre en avant des contenus douteux et propager involontairement des fausses nouvelles. Bien qu’ils ne produisent pas ces informations, ils participent à leur diffusion virale. Quelles sont les failles ? Comment peuvent-ils s’améliorer ? Leur neutralité apparente cache une responsabilité réelle.

Le référencement de masse d’informations non vérifiées

Grâce aux moteurs de recherche, des millions de pages web contenant des informations médicales sont à la portée de tous. Mais ces moteurs indexent indifféremment les bonnes et les mauvaises sources.

Leur fonctionnement automatisé ne permet pas de trier efficacement :

  • Les informations fiables émanant de sources expertes
  • Les informations douteuses ou erronées

Tout type de site web a donc potentiellement la même chance d’apparaître dans les résultats de recherche.

Cette absence de vérification et de hiérarchisation des sources est propice à la visibilité de contenus médicaux faux ou trompeurs. Les moteurs de recherche ont un rôle passif mais réel dans la propagation de la désinformation.

Des algorithmes qui valorisent l’engagement

Pour déterminer la pertinence d’une page web, les algorithmes des moteurs de recherche s’appuient notamment sur des indices de popularité.

Or, sur les réseaux sociaux, les fake news se propagent souvent plus vite que les informations scientifiques fiables. Elles génèrent plus de clics, de partages, de commentaires.

Les algorithmes interprètent cet engagement accru comme un signal positif. Ils peuvent donc mettre en valeur des pages propagant désinformation et rumeurs, au détriment d’informations sourcées et vérifiées.

Un manque de transparence

Les principaux moteurs de recherche sont développés par des entreprises privées, dont les algorithmes ne sont pas publics.

Cette boîte noire opaque empêche de bien comprendre les biais potentiels qui peuvent promouvoir certains types de contenus.

Les moteurs de recherche manquent donc de transparence sur leur rôle involontaire dans l’amplification de la désinformation médicale.

Des initiatives insuffisantes des moteurs de recherche

Conscients du problème, les principaux moteurs de recherche ont récemment pris des mesures pour valoriser les sources fiables.

Par exemple, Google met en avant des informations issues d’institutions reconnues dans ses « Knowledge Panels ».

Mais ces efforts semblent encore insuffisants comparé à l’ampleur de la désinformation circulant sur internet.

Les moteurs de recherche pourraient par exemple :

  • Travailler avec des experts médicaux pour classifier les sources selon leur fiabilité
  • Donner plus de visibilité aux contenus produits par des institutions médicales et scientifiques
  • Mieux référencer les rectifications de fake news

Leur neutralité affichée ne doit pas les dispenser d’agir de manière plus proactive.

La responsabilité des moteurs de recherche

Certes, les moteurs de recherche ne produisent pas directement de fausses informations médicales.

Pour autant, du fait de leur position dominante, ils portent une responsabilité dans la diffusion virale de contenus faux ou douteux.

Il est temps pour ces acteurs incontournables de l’accès à l’information de renforcer significativement leur lutte contre la désinformation médicale.

Des algorithmes plus transparents et éthiques, valorisant les sources crédibles, permettraient de mieux orienter les utilisateurs vers des contenus médicaux fiables.

Conclusion

De par leur fonctionnement basé sur la quantité et l’engagement, les moteurs de recherche participent malgré eux à la propagation de fausses informations médicales. Leur responsabilité est d’améliorer leurs algorithmes pour mettre en avant les sources crédibles et rétrograder les contenus douteux. La lutte contre la désinformation doit devenir une priorité pour ces acteurs incontournables de l’accès à l’information.

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